


peuplement
La ville de Mbanza Kongo,
histoire d'une des grandes civilisations africaines
L'histoire du Royaume Kongo
Le Pool est actuellement peuplé d’une part, par les peuples Tékés, les « Ngantsiés » c’est-à-dire les autochtones, les anciens détenteurs de la terre, les véritables « maîtres » du sol et d’autre part, par les Balaris, les Bassoundis, les Bahangalas, les Badondos, les Bakambas, les Mikengués, et les Bakongos-Boko tous issus du peuple Kongo et les Babis (pygmées) qui vivent dans les pays de Mpangala.
​
Les Bakongos et les Batékés ont cohabité sans heurts. Devant la pacifique mais puissante poussée des Bakongos, les Batékés avaient préféré généralement se retirer vers la Léfini, région sablonneuse des Hauts plateaux trop austère pour les Bakongos, plutôt que de résister. Les terrains ainsi libérés sont aussitôt occupés par les Bakongos qui adoptent beaucoup de coutumes Téké pour se faire accepter. Les Bassoundis, par exemple, ont excellé dans cette transformation, allant jusqu’à se faire des tatouages au visage comme leurs hôtes. Les Bakongos auront beaucoup emprunté à la sagesse Téké dans l’art de palabrer. Les formules, en Téké, ont été reprises comme telles par les Bakongos qui les utilisent dans la conduite des affaires. Cette « tékéisation » est parfois stratégique, parfois superficielle.
Tenez! Mayama, chef d’un clan Kongo, imposera son nom à la province Téké nouvellement occupée par les Kongos. Plus loin, le clan Ndamba imposera le sien – Kindamba – au centre du grand royaume Téké. Plus au nord, ils iront fonder Mpangala, en mémoire de leur Mpangala d’origine, faubourg de Kongo dia Ntotila, la terre de Mabombolo ma Mpangala, le Mani Kambunga qui, bien que défait au cours de la guerre de conquête, suscitera la bravoure des Bakongos par la bravoure et sera élevé au rang de chef spirituel. Cependant, les échanges entre les deux communautés Bakongo et Téké, sont restés limités, toutes les deux cultivant leurs distinctions en ne s’ignorant pas, témoin de leur bilinguisme récent.
Le peuple Kongo serait d’origine berbère et viendrait du sud-est du Tchad qu’il aurait quitté vers le Vème siècle de notre ère. Après une lente migration à travers le Kassaï, qui dure plusieurs siècles, le peuple Kongo s’installe vers le XIVème siècle au sud du fleuve Kongo où il fonde un vaste empire, le Royaume du Kongo. S’étendant sur les deux rives du fleuve Congo entre le Kwango, affluent de la rive droite du Congo et l’Océan Atlantique. La capitale de ce royaume est San Salvador (Mbanza kongo) au nord de l’Actuel Angola.
​
Le royaume du Kongo est alors divisé en plusieurs provinces, correspondant aux différents sous-groupes ethniques formant les Kongos dont le clan des Sundi que l’on doit entendre comme couvrant les tribus actuelles Basundi, Balali, Bakongo, Bakamba, Babembé, Badondo, Bahaangala, Minkengué. Mais un lent processus de désagrégation atteindra le royaume dès le XVème siècle. Ce qui entraînera dès le XVIème siècle l’exode du clan Sundi vers le nord à partir du nord de l’actuel Angola (Kongo dia Ntotila) vers la rive droite du fleuve Congo au pays des Batékés, le royaume d’Anziki. Les Batékés abandonneront leurs villages au fur et à mesure que les Bakongos arrivaient. Vers la fin du XVIème siècle, le royaume Batéké dont la capitale est Mbé au nord de Brazzaville se rétrécit.